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    API : de quoi l’utilisateur est-il maître ?

    API : de quoi l’utilisateur est-il maître ?

    Le problème des applications, notamment sur FacebookFacebook, est qu'elles demandent le plus souvent d'avoir accès aux données de l'internaute qui souhaite l'utiliser. 

    Exemple d’une demande d’autorisation d’une application dans Facebook listant tout ce à quoi elle demande accès sans que nous puissions moduler quoi que ce soit. © Facebook-Groupon

    Exemple d’une demande d’autorisation d’une application dans Facebook listant tout ce à quoi elle demande accès sans que nous puissions moduler quoi que ce soit. © Facebook-Groupon

    Dans Facebook par exemple, quand vous installez une application, celle-ci vous demande en langage (plus ou moins) clair si vous souhaitez que les données que cette application va mémoriser échangent avec Facebook. Elle se résume souvent par une page d'autorisation qui n'est pas sans poser problème, comme s'en plaint Danny Sullivan, puisque la plupart du temps, nous n'avons pas d'autres choix que d'accepter ou refuser la communication, quand bien même bien des données récupérées sembleraient inutiles à son fonctionnement. Nous n'avons aucune capacité d'ajustement des données récupérées. Les applications demandent souvent bien plus d'information qu'elles n'en ont besoin et l'utilisateur n'a rarement d'autre choix que d'approuver ce vol ou de ne pas utiliser l'application en question.

    La mémoire de nos applications

    Bien souvent, les règles qui régissent les interfaces de programmation ne sont pas les mêmes que celles que connaissent les utilisateurs passant par le service principal. Sur TwitterTwitter.com par exemple, il est difficile de trouver un tweet particulier ou de remonter loin dans le temps... Le moteur de Twitter ne semble pas avoir une longue mémoire de nos Tweets. Mais ce n'est pas le cas des APIAPI utilisées par des services tiers, comme le moteur de recherche SnapBird.

    Sur Facebook, les choses qu'on apprécie (like)) disparaissent peu à peu de nos mursmurs (et de nos mémoires), mais ce n'est pas le cas des interfaces de programmation de Facebook qui elles savent très bien que vous avez apprécié tel groupe ou telle marque il y a plusieurs mois de cela, et l'utiliser pour vous proposer des recommandations ou des publicités adaptées à votre profil.

    Les limites des applications

    Il y a une dissymétrie pour l'usager entre ce à quoi accèdent les services qui se branchent sur les API et ce à quoi accède l'usager, limité à la seule pratique du site Web dudit service. Tant et si bien que les API sont bien plus utilisées que les sites Web : les API de Twitter reçoivent bien plus de visites que le site Web de Twitter, explique Dion Hinchcliffe. L'écosystèmeécosystème de Twitter c'est désormais plus de 10.000 applications tierces (qui utilisent les API de Twitter), et si Twitter fait 20 millions de visiteurs uniques, 40 millions de personnes y accèdent via des applications estime TechCrunch.

    Autre difficulté, pour les programmeurs et les sites Web qui utilisent ces interfaces : ils dépendent complètement de leurs évolutions. Récemment, GoogleGoogle annonçait faire le ménage dans ses API, expliquant que certaines allaient tout simplement être abandonnées, comme l'API permettant d'utiliser le service Google Translate. Derrière cette décision, ce sont des dizaines de services qui doivent repenser leur offre pour trouver une solution alternative ou fermer à leur tour.